-
N’DANIKOU: Le fils de la mort
Pendant trois mois, j’ai séjourné clandestinement dans les entrailles de Gbêminhô tout comme un sans papier trouve asile à l’Église Sainte Bernadette de Paris. Celle qui me portait dans son ventre ne se doutait d’une grossesse car elle continuait à saigner à chaque lune. Chose scientifiquement étrange, martelait le médecin spécialiste qui l’avait échographiée. Si je m’étais annoncé dès les premières semaines de grossesse à l’époque, personne ne me connaîtrait et mon histoire n’existerait pas et donc n’édifierait personne.
-
L’amant du fantôme
« Robert EDJAMIAN qui a créé tous ces personnages a opté délibérément pour l’imbrication des mondes. C’est devenu une habitude : il fait se conjuguer en un seul mouvement le jour et la nuit, la réalité et la fiction, la vie et la mort, le visible et l’invisible ; tout se mêle et se mélange , comme dans une sauce béninoise. »
-
Le jour de la vérité
«Après le succès de son premier roman La cinquième épouse, sélection du Grand Prix Littéraire du Bénin 2020, Robert EDJAMIAN nous revient avec la truculence de sa verve et sa plume alerte. Le jour de la vérité nous conte le vertige et la cruauté de l’amour, surtout lorsqu’il doit composer avec l’inconstance et sa sœur intime, la duplicité. Mais surtout, c’est la victoire de la pulsion de vie que chante ce roman, tout à la fois initiatique et historique. »
-
L’enfant qui vient de loin
« Après avoir été sacrée Prix du Président de la République en 2019, Anna Bai DANGNIVO nous revient ici avec ce qui a fait la recette de son succès: une plume électrique, qui plonge ses racines dans les savoirs endogènes, tout en s’inspirant des réalités socioculturelles du Bénin. Dans ce recueil de cinq nouvelles, la Nature distille, goutte à goutte, et de manière parfois inattendue, ses secrets. »
-
La colère des dieux
« C’est un ouvrage qui sonne le tocsin d’un retour éclairé aux sources vertueuses qui ont contribué à la grandeur d’âme de nos ancêtres. La trilogie Le bal des complices, Au nom de l’amour et La colère des dieux, titres successifs des différentes nouvelles, reflète bien l’idéologie et la philosophie qui fondent le projet littéraire de Robert EDJAMIAN. La complicité porteuse entre hommes ne peut que générer amour et concorde. Faute de cela, la punition des dieux existe pour le règlement des comptes aux déviants.(…) Ce recueil est non seulement une œuvre littéraire appréciable, mais aussi une école qui met à l’abri des tentations du diable, esprit satanique qui domine l’univers de nos jours.
-
La cinquième épouse
«Conçu sur le fond d’une magnifique carte postale, sublimant le décor enchanteur du pays Agonlin, ce roman nous conte l’histoire de la malheureuse Edwige. C’est elle, cinquième épouse, qui se voit fatalement descendre au bas de la société, après des noces pourtant prometteuses. Edwige représente l’archétype même de la femme africaine, victime des tabous et des préjugés des traditions. Et il y a un peu de l’Edwige dans chacun de nous. Ce personnage porte nos parts de doutes, de manques de discernement, de laisser aller, de lubricité. Par ce roman, Robert Edjamian signe une ode au désenchantement, quand l’amour rêvé tourne à l’horreur. »
-
Autour d’un verre
« Les erreurs les plus fondamentales des gens intelligents qui prétendent accomplir de grands changements, surtout s’ils emploient des stratégies ou initiatives à haut risque, restent essentiellement les mêmes aujourd’hui.
Face à l’écrasante probabilité d’échouer, aucun individu rationnel ne s’y risquerait. Or nous le faisons. Tous les jours. Car ce que nous ressentons est plus puissant que ce que nous pensons de manière réfléchie. Et c’est alors que nous ne choisissons pas ce qui nous arrive, mais nous pouvons choisir la façon dont nous les vivons.
Que nous l’admettons ou pas, nous ne sommes pas des êtres tout à fait rationnels. Sinon, personne ne tomberait jamais amoureux… »
Extrait de la préface de Franz L. OKEY
-
YEMALIN
YEMALIN, ce recueil d’histoire extraordinaire est inspiré aussi bien de souvenir d’enfance de l’auteur que de son imaginaire presque intarissable.
-
La rue a aussi ses anges
Yénounkoun écrasa un graillon tout près de moi. Je n’ai aucunement peur qu’il me contamine avec sa tuberculose, le rue ne m’a pas laissé grand espoir. Mourir d’une tuberculose serait un luxe dans les rues de Cotonou. Je n’ose pas m’en plaindre. Pas du tout. Je peux pleurer nuit et jour, la vie ne m’offrira rien de gratuit, j’en suis bien conscient. Elle en a décidé ainsi depuis l’époque de mes parents. Voilà d’ailleurs pourquoi j’ai horreur de prier. Je ne comprends même pas cette contradiction. Les mêmes dans leur chasuble ou veste allèguent … Tout est accompli …, et pourquoi vais-je encore prier ?
Dans ce livre foisonnant d’images se lisent et vivent les petites joies des enfants de la rue, et aussi leurs peines. Ces enfants qui ne sont rien d’autre que notre propre reflet, et qui n’attendent qu’une main.
-
Les cuisses du ciel
Les enfants chantaient. Ils battaient les mains, regroupés en cercle. Certains tapaient sur des boîtes de conserve éventrées ; d’autres, cherchant un son plus particulier, plus excitant, frappaient leurs cuisses faméliques ou leur caleçon sentant d’urine et de morve. La musique montait haut, encore plus, semblait aussi prendre part à la fête.
La bande grossissait, peu à peu. On criait, on sautait, on gambadait, et on criait encore. C’était une vraie troupe qui se produisait en pleine rue. Spectacle gratuit. Pas besoin de ticket. Certains passants s’arrêtaient pour participer à la fête. Les motocyclistes grimpaient sur leurs engins pour s’offrir pleine vu.
𝓐𝓲𝓬𝓱𝓪 ! 𝓐𝓲𝓬𝓱𝓪, 𝓮𝓬𝓸𝓾𝓽𝓮 –𝓶𝓸𝓲 !
𝓐𝓲𝓬𝓱𝓪 ! 𝓐𝓲𝓬𝓱𝓪, 𝓽 ‘𝓮𝓷 𝓿𝓪 𝓹𝓪𝓼 !
Et les héros dansaient. Ils dansaient sur le refrain de Khaled. Un homme et une femme. Un vrai couple. La femme semblait beaucoup plus âgée que l’homme, mais peu importait. Une femme n’a pas d’âge, l’important c’est ce qu’elle peut offrir à son homme.
-
La femme au portefeuille
– Ô impératrice des contrées charnelle, avance et soumet le monde à ta souveraineté enivrante. Nous, tes sœurs du cercle, t’emboîtons les pas. Nous avançons hardiment, épaules contre épaules, seins pointant en sagaies, yeux étincelants d’envie, sur les champs de bataille lubriques du monde. Là-bas, par les armes de la volupté et de la jouissance, tuons. Ainsi seulement, nous pourrons nous emparer de la totalité du pouvoir.
– Oui, ma sœur, il est de la nature du pouvoir d’être total, il n’y de pouvoir nulle part, s’il y en a un débris égaré ailleurs. Et ce pouvoir total, les sœurs du Cercle, sous la conduite de leur Reine-mère Ramath, le conquerront. Que les Dieux dans l’ombre des choses, livrent ce pays entre nos cuisses.
-
Cocogirl
Ils se mirent côte à côte. Je me plaçai devant eux, toute nue, les jambes légèrement écartées. Ils fixèrent mon entre-jambe et mes deux petits citrons chéris installés de part et d’autre de la poitrine. Et leur quéquette, entre les cuisses, se mit naturellement à redresser la tête, comme un lézard. Certains se la chatouillèrent pour la rendre plus prompte. J’attendis là, impatiente de voir celui dont le bout de chair résistera plus que les autres. Après quelques minutes, un lézard se mit à piquer du nez, doucement, et finit par se recroqueviller complètement. Celui-là s’écarta honteusement du groupe et laissa les autres continuer le test.
Fuyant la guerre dans son pays, Sylvia arrive au Bénin, sans adresse, et est hébergée par Claudy, un étudiant en fin de formation. Elle raconte son enfance en Côte d’Ivoire, mais évite de parler de la guerre qui lui a pris tout ce qu’elle a de plus cher. Mais ce que Sylvia ignore, Claudy est, lui aussi, un réfugié de guerre.
-
Le salut tumulaire
Mais qu’avez vous à parlementer avec ce déchet humain, proféra celui qui semblait être l’aîné de la fratrie. Hors de notre vue, t’a-t-on dit, père indigne! Tu n’es pas un père, t’es une vipère. Va t’adonner à la loterie sous d’autres cieux.
Ce disant , il s’empara des bagages de son géniteur , aidé par ses frères et sa sœur. Ils allaient jeter les effets de leur ascendant sur la route très passante du quartier Kouhounou
Impuissant, le père renié courut vers ces modestes biens afin qu’ils ne fussent pas aplatis par le flot incessant des véhicules. Compréhensifs, les conducteurs ralentirent pour épargner ces objets incongrus. Les spectateurs viennent à sa rescousse et lui prêtèrent main-forte. Ainsi Norbert sauva-t-il de justesse ses affaires.
…..Norbert fut pourchassé comme un malfrat pris la main dans le sac, et se fut conspuer. Aussi les badauds le virent-ils, pliant sous le poids de ses baluchons comme s’il ployait sous celui du destin, essayant de s’enfuir afin d’échapper aux jets de pierres. Pierres que lui lançaient ses propres enfants dans le but de s’éloigner de son domicile dans le meilleur des cas, à moins qu’il ne s’agit de le lapider…
-
La croix de la mariée
Bénita et Benjamin, amoureux, viennent de terminer leurs études et sont dans la vie active. N’est-ce pas que «l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux feront une seule chair » ? Ils y ont cru, mais c’était sans compter avec une belle-mère envahissante et résolument décidée à pourrir la vie à sa bru. Ce furent des hauts et des bas, désillusions, motivations ; si Bénita pouvait ne plus aimer son mari…
-
Aagan
Adéyêmi resta ainsi sans bouger, sans porter. Soudain, le bruit se fit de nouveau entendre. Cette fois-ci, il était plus fort, plus distinct. Adéyêmi leva lentement la tête vers l’endroit d’où le sort provenait C’est alors qu’il vit l’étrange créature, perchée sur une branche du cocotier, la tête en bas comme si elle était en train de le regarder. C’était le Aagan. Le jeune homme ne pouvait plus bouger ».
-
LE PECHE DU PERE
: Une malédiction frappe AKAMBI et son frère depuis un certain nombre d’années. Malheureux dans la vie professionnelle, les deux frères n’arrivent pas à expliquer les malheurs successifs qui s’abattent sur eux. Après consultation, il leur est révélé qu’un crime de sang commis par leur père est la cause de cette infortune. Mais pour y mettre fin, tout un rituel leur est proposé qui exige mort d’homme dans la famille. Akambi décide de porter le poids de cette lourde responsabilité mais au lieu de lui-même, c’est sur son fils et sur sa femme que le sort s’acharne…
Doit-on répondre des actes posés par ses parents ? Comment construire sa propre vie alors que pend sur soi un sort auquel on est soi-même étranger ?
-
Pourquoi moi ?
Pour gagner facilement de l’argent, Boladji oblige sa femme, Asaké à passer la nuit avec un riche homme d’affaires contre quinze millions de francs. Enceinte, la jeune femme est répudiée par le mari et se retrouve dans la rue, avec ses deux enfants…
-
Pierre précieuse
II est beau et riche, elle est belle et heureuse. Leur avenir est tout tracé. Mais elle ne veut pas ce destin de femme au foyer, parce qu’elle souhaite s’accomplir dans un travail à la mesure de ses ambitions femme d’affaires, entre deux avions, à l’Image de certaines de ses amies. Mais le mari s’y oppose, refuse d’avancer le capital qu’elle lui a demandé. Alors, elle devient insupportable, alterne provocations et chantages. En fait, la pauvre est manipulée par une ramie, qui la pousse a adopter cette stratégie du pourrissement pour un but inavouable.
Pierre précieuse est un huis clos sur les fondements du couple et de ses ressorts. Comment gérer le regard des autres sur son ménage ?Quoi privilégier dans leurs jugements ? D’ailleurs, est-il raisonnable de tendre les à oreilles autrui ? Sans donner des leçons, sans être un bréviaire pour des blesses de guerre conjugaux, ce texte n’en est pas mains une histoire humaine
-
Tourbillons
: Revenue de L’Europe pour participer au mariage de sa demi-sœur Abakè, Abbey, jeune africaine et moderne, caresse secrètement le rêve de retrouver son amour de jeunesse, Ola, dont elle avait perdu la trace depuis huit ans. Le lendemain de son arrivée sa sœur l’appelle pour lui présenter l’heureux élu. C’est la stupeur. Le futur beau frère n’est autre que son ex, Ola.
Confus autant que bouleverse, Ola apprend (‘existence de Délé, un enfant issu de ses amours avec Ia jeune femme et qui lui ressemble trait pour trait. Remonte Alors a la surface la passion qui L’avait habité envers Abbey. S’il envisage un instant de se remettre avec elle, il opte finalement pour le mariage avec sa fiancée du moment. Mais l’autre, folle de rage, ira s’attacher les faveurs d’un marabout pour briser cette relation et inverser le tour des choses. Dans In famille, le tourbillon est déclenché. La force adverse va lui aussi contre attaquer.