• La bataille du désert

    Un calme jamais ressenti auparavant embrassait depuis peu les alentours. Il était vingt heures ou vingt et une heures; Dodji n’avait pas d’horloge pour confirmer son appréhension du temps. Mais la face argentée de l’astre de la nuit l’en convainquait. Pour la première fois depuis sa descente ici, les geôliers avaient tous abandonné leur poste, à l’exception d’un obstiné qui avait, malgré tout, regagné sa position sur le mirador d’à côté. Mais comme si les cieux étaient complices, il venait de dégringoler, sa kalachnikov après lui. Pour la première fois, les projecteurs ravalèrent leur netteté capable de rendre jaloux le jour. Pour une fois, le roc de système de sécurité venait de se mesurer à un colosse, elle était actuellement en sourdine. Dodji dénota fièrement qu’il s’agissait là des effets de l’eau-de-vie, le liquide précieux, ami des bouteilles et ennemi du ventre, la graisse du palmier, le sotoni, ce liquide aux sobriquets interminables, lesquels il faudra une nuit entière pour recenser, tant ses merveilles sont innombrables.

    7.000CFA