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Olympie de la prose
L’anthologie offre en effet des textes d’une connotation fondamentalement élégiaque, épousant ainsi l’écho actuel de l’humanité dont l’insatiabilité de l’ossuaire effraie. Des textes qui, morphologiquement, réclament leur paternité ou leur consanguinité au slam, d’autres semblent se maquiller du même écrin esthétique que la poésie en prose. Laquelle, si elle est née avec Bertrand Aloysius et démocratisée par Baudelaire, est mise aujourd’hui au gout du jour pour, à la fois, immortaliser dans l’histoire et exorciser dans l’instant les démons qui infestent l’âme et enrhument l’humanité. (…) Ces lexèmes-ceintures du contenu prosaïque sont testimoniaux de l’engagement de la plume des contributeurs qui entendent bien, quant à la fonction de l’écrivain, échapper à l’imprécation comminatoire d’Hugo. Car dans un système lacéré par le Mal, ou des univers, des vies et des innocences dinent avec des larmes a la même table que l’enfer qu’expriment les guerres d’égo et un djihadisme écervelé, l’acte social qu’est l’acte d’écrire ne peut loger son essence véritable que dans l’expiation scripturale de toutes ces coulées de pestilence existentielle. Avec une teinte d’endogénéité, la plume des sept se fait donc détersive, insurrectionnelle, introspectif, lyrique et encenseuse de la Vie là ou sourit et règne le Néant.